VOX de Christina Dalcher , un vrai cauchemar...

  • Durand Aurélie
  • Roman

Christina Dalcher est nouvelliste et romancière.

Titulaire d'un doctorat en linguistique théorique de l'Université de Georgetown en 2006, elle devient chercheuse spécialiste des changements phonétiques dans les dialectes italiens et britanniques.

Elle offre avec son premier roman Vox (2018), un roman dystopique.

Définition

Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur. Sinon, une dystopie peut être considérée comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit à une contre-utopie. L'auteur entend ainsi mettre en garde le lecteur en montrant les conséquences néfastes d'une pratique ou d'une idéologie.

Résumé :

Dans un futur proche, un président sous la coupe d'une Eglise fondamentaliste et de son révérend, prend le contrôle des Etats-Unis et réduit le droit des femmes.

Jean McClellan, ancien docteur en neurosciences est alors dévouée à son foyer, ses enfants et son mari comme les autres Américaines.  Depuis ce changement de gouvernement, toutes les femmes possèdent un nouveau bracelet bien accroché à leurs poignets, un compte-mot, réglé à 100 mots par jour. Si par inadvertance une femme parle plus, une décharge électrique est délivrée afin de la rappeler à l'ordre.

Un jour, le frère du Président fait une attaque et Jean est appelée.

Mon avis : 

Jean est consciente que les choses évoluent vers le pire. 

Elle voit son fils aîné suivre la doctrine misogyne enseignée par l'école et sa petite dernière est récompensée par une glace pour ne pas avoir dit un mot de la journée, toutes ces choses la poussent à bout, un soir, elle hurle et elle parle plus qu'elle ne devrait alors le jour où le révérend se déplace pour lui demander de travailler à la guérison du frère du Président, elle finit par dire "oui" en priorité pour libérer sa fille et lui montrer qu'une autre voie est possible.

Jean et sa fille sont libérés de leurs comptes-mots.

Lors de son travail au labo, Jean comprend certaines choses et se retrouve aussi face à ses regrets. Son regret le plus important est celui de n'avoir rien fait au début du phénomène quand les femmes se défendaient encore, quand les homosexuels se défendaient aussi contre cette doctrine bien pensante et rétrograde. Aujourd'hui les homosexuels n'ayant pas pu fuir sont contraints de vivre cachés ou dans des camps de travail forcé, en couple dans une maison avec un inconnu du sexe opposé.

L'homosexualité est interdite, l'adultère est interdit, les rapports hors mariage sont interdits, les livres et la lecture sont interdits aux femmes. Crier, s'exprimer, dire...est interdit aux femmes.

Ce roman est un cri béant pour dire non à une société misogyne et certains personnages masculins apparaissent sous un jour nouveau, celui de la résistance.  Non, il ne faut pas nécessairement se courber et se plier à l'autorité.

Ce premier roman est vibrant et haletant.

Une lecture indispensable et plaisante.

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